Les années 2000 sont terminées et avec elle se tourne une page vidéoludique. Trop souvent considéré comme un divertissement pour ados attardés dans les 90's, les jeux vidéos trainent encore pendant une bonne partie des années 2000 cette image, voir pire avec la médiatisation des ravages de World Of Warcraft. Cependant, avec l'apparition de la Wii, la DS et plus récemment du Kinect de Microsoft, le grand public offre un regard différent et le casual gaming est en pleine explosion. Cependant depuis une vingtaine d'année, les consoles de jeux sont devenues un support artistique tout autant qu'un divertissement. Un espace où des développeurs cherchent à exprimer de vraies émotions. Retour sur les exemples les plus marquants de performances artistiques qui n'ont rien à envier au cinéma.
- Shadow Of The Colossus (PS2).
L'histoire de ce jeu commence forcement avec Ico. Quête poétique immensément touchante, il ouvrait une première brèche dans le domaine pour SOTC. Celui-ci nous plonge dans la quête d'un jeune garçon qui scelle un pacte avec un esprit mystérieux. Celui-ci doit détruire 16 colosses en échange de la résurrection de sa promise. Ainsi tout le jeu consistera dans le fait d'affronter les colosses. Pas de villes, de donjons. Pas d'interactions avec d'autres personnages. Juste ce jeune homme que l'on incarne et son cheval avec lequel on passera le plus clair de notre temps à galoper dans de magnifiques et immenses plaines et autres montagnes pour arriver jusqu'au lieu de l'affrontement où l'on devra escalader les terribles colosses pour atteindre leurs point faible. Tout le jeu est donc centré sur la sensation d'immensité, de découverte, mais aussi de solitude absolue. On ressent exactement la détresse muette du héro. Même les colosses trouvent une sorte d'humanité dans leur regard. Une expérience unique et bouleversante.
- La saga Metal Gear Solid (PS1,2,3).
L'œuvre de Kojima se rapproche sans aucun doute plus du cinéma que du simple jeux vidéo. Parti d'une simple mission d'infiltration en Alaska dans le premier volet, la saga a constitué une véritable mythologie. Un scénario labyrinthique aux twists magistraux. Jusqu'au dénouement final(?) du quatrième opus on se creuse la tête sur tous les mystères laissés irrésolus. Chaque Metal Gear est une expérience à la fois indépendante et parfaitement imbriquée dnas la saga. Chaque personnage possède une âme et une histoire à découvrir. Snake bien sur, mais surtout Big Boss la figure emblématique de la série dont le troisième épisode nous conte les débuts, The Boss mentor de ce dernier et sa beauté pâle, Otacon, Sniper Wolf, Vamp, Raiden... Autant de noms inoubliables pour quiquonque s'est imprégné de l'œuvre.
Mais les MGS sont aussi des chefs d'oeuvres de mise en scène. D'abord par leurs cinématiques qui feraient rougir Scorsese. Mais aussi par les petites perles qui viennent s'ajouter au gameplay dont la plus mémorable restera l'affrontement Snake / Psycho Mantis du premier épisode où Mantis lisait les données de votre carte mémoire et analysait votre profil de jouer. Culte.
- Final Fantasy.
Comment parler de l'art vidéoludique sans évoquer les Final Fantasy. Si les 6 premiers sont d'excellent RPG, c'est à partir du mythique numéro 7 que la saga atteint des sommets. Indépendants les uns des autres, les FF sont toujours des joyaux parfaitement polis. Toujours un univers complexe et complet à parcourir. Toujours des personnages profonds, creusés, attachants et charismatiques ( à l'erreur de casting Tidus près). Un FF est un roman de fantasy qu'on parcourrai avidement avec la possibilité de s'engouffrer entre les pages pour explorer autant qu'on le veut les détails que l'auteur ne ferait que suggérer. Mais surtout un FF est inoubliable. Qui a oublié Sephiroth, l'un (si ce n'est le) des méchants les plus charismatiques de l'histoire du jeux, la déchirante histoire d'amour de Squall et Linoa, les grands yeux du petit Bibi, les lunettes noires d'Auron, les répliques cinglantes de Balthier et le visage parfait de Lightning. Final Fantasy a marqué l'histoire du jeux vidéo, mais elle a surtout marqué les joueurs.
- Dragon Quest : L'Odyssée du Roi Maudit (PS2)
Parce qu’il n'ya (presque) pas que les Final Fantasy dans le monde du RPG, Dragon Quest aura mis le temps avant d'arriver en France. Après être devenu un phénomène de société au pays du soleil levant, la saga débarque en France et Dieu merci vu la qualité de cet épisode. Sur le principe d'un scénario un peu burlesque, on suivra ici l'épopée d'un héro poursuivant un bouffon maléfique ayant transformé son roi en monstre vert et sa princesse en jument. Accompagné d'un brigand obèse, d'une aristocrate rebelle et d'un templier branleur, sa quête nous mènera aux quatre coins d'un monde gigantesque bardés de couleurs et de bonne humeur. Sa narration alternant à la perfection entre humour bien dosé et passages tragiques réellement touchants se double d'un sentiment de liberté ahurissant. On se sent vraiment au cœur d'une épopée, d'un voyage, on garde de chaque village un vrai souvenir, de chaque monstre aussi. Un trip monstrueux et inoubliable.
- Silent Hill 2 (PS2)
Effectivement Resident Evil a été sacré roi du genre bla bla bla. Nenni, le vrai jeu qui fait peur c'est Silent hill. Ici point de virus, point de zombie, tout est question d'ambiance et de scénario. Dès l'entrée dans la ville et sa brume on aurait envie d'éteindre la console de peur d'en voir plus. Mais ca serait péché (et avoir gâché de l'argent). Centré sur les propre démons de son héro, Silent Hill 2 vous pétrifie de peur d'un bout à l'autre mais vous fait aussi ressentir une vraie compassion pour le héro et son histoire. Chaque twist fait l'effet d'une bombe et l'immersion est totale. Un chef d'œuvre de l'angoisse.
Cette liste est évidemment non exhaustive, mais constitue mes plus grosses claques au niveau réalisation, scénario, immersion. Tout ce qui prouve que le jeux vidéo est une véritable plateforme artistique aujourd'hui. Qu'il transporte de réelles émotions, qu'il laisse des souvenirs pour la vie. Qu'on se rappellera de jeux comme l'on se remémore un excellent film. On aurait pu citer aussi God Of War et sa vision ultra violente mais aussi ultra jouissive du péplum, Beyond Good & Evil le bijou d'Ubisoft, Galerian et son hero-freak ou encore les GTA et leur ambiance mafieuse. Mais j'imagine que c'eût été de trop.
M.
Et Bonne Année au fait !