Ce samedi 11 juin a commencé par deux drames. Le premier est d'avoir manqué John Spencer et son explosion de blues qui jouait de toute façon beaucoup trop tôt pour le pedigree du groupe. Le deuxième est d'avoir vu 10 minutes de Beady Eye. Statiques comme des poteaux le groupe ressemble plus à des robots dans lequel on a programmé les partitions qu'à de vrais musiciens. Le son est pourri, les morceaux aussi. Et puis il y a Liam. Fookin' Liam. Affublé d'un affreux K-Way treillis, il ne peut toujours pas s'empêcher de cacher sa main dans le dos et de gueuler comme un putois. Tous les clichés du rock anglais réunis dans 10 atroces minutes de torture auditive.
La bonne nouvelle c'est que Da Brasilians va commencer un peu plus loin. Tout de suite c'est une autre classe. Des pop songs toute douce en apparence mais qui cachent une vrai puissance émotionnelle. Le basse/ batterie monstrueux porte les guitares éthérée pour un résultat enchanteur. Une des meilleures formations françaises du moment sans aucun doutes.
On va cependant quitter cette parenthèse de douceur pour aller voir ce que sont devenus les Klaxons depuis leur concert au Cargö au mois de Janvier dernier. Le résultat est bien supérieur à la performance d'il y a six mois. Le set adapté à la durée festival (50 minutes environs) se passe des moments de creux pour se concentrer sur les morceaux les plus forts du groupe. Atlantis To Interzone, Twin Flames, Golden Skanks, Echoes ou encore It's Not Over Yet, les tubes s'enchaînent et résonnent violament dans les oreilles d'un public complètement acquis à la cause des anglais et qui le fait savoir à grand coups de pogos furieux.
Puis c'est l'heure de la tête d'affiche de la soirée : The Hives. Le dresscode de cette nouvelle tournée : les queues de pies, les hauts de forme et un ninja (!) qui tape sur des cymbales. Le frontman au prénom le plus rigolo de l'histoire du rock (Pelle) est toujours aussi drôle et enchaine les appels au public avec l'extrême arrogance propre à son personnage. Les anciens titres sont toujours aussi efficaces et les nouveautés sont dans la lignée des 2 premiers opus du groupe. Le seul problème là dedans, c'est qu'on entend foutre rien. Le son est abominable, le micro de Pelle se coupe toutes les 30 secondes ( ce qui nous vaudra un " I can do everything all naked and without microphones !) et le tout est beaucoup trop fort. Bon certes ça n'empêchera pas un salvateur Tick Tick Boom de retourner la foule mais c'était quand même très gênant.
The Hive est toujours une machine de guerre pour ce qui est de produire un vrai show mais pour les avoir vu sur la tournée de l'album noir et blanc, je regrette quand même d'avoir eu l'impression de revivre exactement la même chose.
Et puis après c'est l'heure de la méga mandale. The Joy Formidable n'attire pas autant de monde que les suédois mais peu importe, le trio fera le job plus que bien. Une petite heure de bonheur absolu. Le shoegaze grungy du trio se mêle à une touche d'euphorie ultra rafraîchissante à l'image de la chanteuse Ritzy Bryan. Parlons en de la chanteuse. Une vrai petite poupée aux cheveux blonds platine, le regard malicieux et un sourire à vous faire pleurer. Elle comme les deux autres affichent une banane d'enfants pendant tout le concert. On croirait voir un groupe lors de son premier concert au balluche du lycée. Musicalement par contre on en est loin du balluche. Les gallois enchaînent les hymnes puissants et rugueux sans complexes et les tueries que sont Austere, Whirring ou encore Cradle viennent déplacer les sourires sur nos lèvres. Un homme passablement saoul est venu me dire " Ils s'éclatent, on s'éclatent c'est génial !". Il avait tout compris.
Enfin on terminera la soirée en beauté avec The Lanskies. Le quintet caennais joue en même temps que Digitalism mais attire quand même un nombre de personnes impressionant. Introduit par un However ravageur, le concert est un enchaînement de petits tubes rock où le spectre des Cure vient s'accrocher à celui de Bloc Party avec cette petite touche en plus qui fait le charme des Lanskies. Les nouveaux morceaux montre une couleur tantôt plus pop, tantôt très rock (Porno) et s'allient à merveilles avec les anciennes. Le single Bank Holiday emporte la foule avec une facilité déconcertante, prouvant que les normands ont dépassé le statut de groupe "local". On a maintenant à faire avec un vrai groupe appelé au succès qu'il mérite. Lewis avait demandé à son public de "sortir les quéquettes". Les gens ne l'ont pas fait, le groupe si et de la plus belle des manières. Une belle branlée.
