vendredi 5 novembre 2010

Gueules en série(s).

Les séries, un véritable drame social. Annihilant toute chance de sommeil régulier, réduisant la place du cinéma, elles ont pris ces dernières années une place prépondérante dans la vie culturelle de la grande majorité des internautes. Beaucoup de raisons l'expliquent: format plus court donc plus facile à regarder, ultra abondance du streaming, addiction forte... Mais une raison me parait fondamentale: le développement des personnages. En effet, le grand avantage d'une série par rapport au film est dans le temps dont elle dispose pour faire évoluer ses protagonistes. Episode après épisode, saison après saison, le héro (ou non) se développe et gagne en consistance. Du coup on se retrouve avec des personnalités complexes qui amènent le spectateur à prendre le personnage en sympathie, à le détester, à s'identifier à lui. C'est de ce constat que m'est venu l'idée de dresser un échantillon non exhaustif de personnages  marquants de séries contemporaines (donc pas de Mr Spok ).
Here we go.




Dexter Morgan ( Dexter )

Premier et pas des moindres, l'analyste de la police de Miami fait partie des personnalités les plus intéressantes du paysage télévisuel américain actuel. Déjà le pitch initial intrigue: une série fondée sur un psychopathe complètement insensible bossant avec la maréchaussée n'est pas chose banale. Mais les auteurs ne se sont pas arrété là. Au fil des saisons on entre toujours plus profondément dans le psyché de Dexter. L'homme s'avère être dans une quête d'identité constante, son "dark passenger" luttant avec l'amour étrange que le tueur a développé pour sa famille. Le point culminant se trouvant dans la saison 4 et le drame qui la conclut, secouant le héro dans ses fondations pour l'amener en père aimant en début de la cinquième saison. 




Benjamin Linus ( Lost )


Choisir un personnage dans Lost est difficile, l'œuvre de Abrahams reposant sur l'exploration de personnages fort au développement complexe. Linus est pourtant l'un de ceux qui ressort le plus. Même si son rôle s'amenuise un peu dans les dernières saisons, il aura été le plus mystérieux des naufragés pendant longtemps. Le haïr est facile, le comprendre beaucoup moins. Lâche, opportuniste, sans cœur, voilà toutes les étiquettes que l'on peut lui coller au premier abord. Et aucune d'elles n'est complètement fausse, ni complètement vraie. Linus est un labyrinthe de sentiments contradictoire. Spolié par un Jacob qu'il rêve de connaitre, amoureux d'un île qu'il déteste, Ben se découvre petit à petit même si son caractère reste mystérieux à la fin. Je peut difficilement en dire plus sans spoiler, mais Benjamin Linus a forcement marqué nombre de Lost Addicts.



Barney Stinson ( How I Met Your Mother )


Legen... Wait for it... DARY ! Il n'aura pas fallu plus d'une saison pour que cette phrase récurrente devienne culte. Le génial Neil Patrick Harris tient la série à lui tout seul depuis ses débuts. Barney, dragueur invétéré, fervent défenseur du costume et malade du syndrome de Peter Pan est le personnage qui m'aura fait le plus rire  (avec Sheldon Cooper de The Big Bang Theory) depuis Alf et mes 8 ans. Toujours dans un numéro d'acteur formidable, Harris fait vivre son personnage comme personne, enchaînant répliques cultes et moment mémorables de music hall. Stinson is awsome.



Donald Draper ( Mad Men ) 

Mad Men, la série la plus adulée par les médias depuis Six Feet Under. Pour sa vision si juste des 60's. Pour sa réalisation magistrale. Pour son casting parfait. Oui mais surtout pour Don Draper. Dès le premier plan on est fasciné par ce grand brun en costume gris. On comprend ce que regard ténébreux veut dire. Si le sien l'est c'est parce qu'il en est plein de ténèbres. Publicitaire admiré de ses supérieur, jalousé et craint par les plus jeunes, Draper est un modèle de charisme écrasant. Il est brillant, beau, mystérieux... On comprends que la magnifique Betty lui soit tombé dans les bras. Mais derrière tout ça se cache (forcément) le côté le moins reluisant de la pièce. Draper est rongés de vices. Le premier est commun a tous les personnages de Mad Men: l'alcool. Le deuxième : Les femmes. Draper couche avec tout ce qui bouge. Mais plus étonnant il semble vraiment aimer chacune d'entre elles, à sa manière. Impossible alors de ne pas le haïr quand on se retrouve devant le parfait de portrait de famille de sa femme et ses deux enfants. D'ailleur Betty Draper se placerait pour moi a égalité d'intérêt avec son mari. Sa tristesse infinie cachée derrière son tablier et son sourire éclatant, jusqu'à l'explosion de colère de la fin de saison 2. Enfin c'est de Don que l'on parle. En plus de cette relation amour/haine que le spectateur développe, une curiosité intense se met en place quand on comprend le lourd secret caché par Draper. Celui ci se dévoile peu à peu, mais ils reste toujours des part d'ombres à explorer. Mad Men est sans doute l'une des toutes meilleures séries des 10 dernières années. Et c'est grâce à Don Draper.


Gregory House ( House M.D )

Bon celui-ci tout le monde le connait. Le docteur le plus acide du monde. Méchant, blessant, cassant, cynique et monstrueusement drôle. House est surtout un cas d'école pour un psychanalyste. L'ami Greg' est complètement fucked up. Aussi bien mentalement que physiquement. Plongé dans des problèmes de drogues liés à la douleur affreuse lui dévorant la jambe, House ira jusqu'à tomber fou. Cela donnera lieu à un épisode double en ouverture de saison 6 qui est tout simplement le meilleur épisode de série que j'ai jamais vu. Un modèle d'intensité et de réalisation. Comme toujours porté par un Hugh Laurie formidable. Mais House est aussi un handicapé sentimentale. Comme ne cesse de lui répéter Wilson, il est terrorisé par l'idée d'être heureux. Jusqu'à ce début de saison 7 qui s'annonce comme une rédemption. Jusqu'à la rechute ?

Voilà un échantillon auxquels il faudrait ajouter en vrac: Chuck Bass, Sheldon Cooper, Olivia Dunham, Walter White ou encore Will Travers.